PASSERELLE FINANCIERE

PASSERELLE   FINANCIÈRE

   L’école de demain

Au début, c’est comme un conte de fée ! Quelques individus, des patriotes, s’unissent pour monter un projet d’aide et d’accompagnement destiné aux élèves tunisiens afin de leur offrir une scolarité digne, avec de bonnes structures, un cartable bien garni et un ventre plein.

Si une bonne école forme les bonnes élites, un élève heureux est une garantie de réussite sociale.

Mettons les bons ingrédients pour la réalisation de ce projet. Si le rôle du gouvernement est engagé, car la responsabilité de l’enseignement lui revient, un coup de pouce « financier » de citoyens désireux apporter leur aide et accélérer le processus en terme d’enseignement scolaire au profit de l’école primaire de la République tunisienne est une bénédiction. Et il est le bienvenu.

Tout part du volontariat. Le sentiment d’accomplir quelque chose de grand, de noble… Comment ? En mettant la main à la poche…

Est-ce de la folie d’organiser une telle opération ? Oui, diront certains. Et ils ont raison. Non, diront d’autres, et ils ont raison aussi.

Un homme a tranché. Mark Twain. On est à la fin du XIXe siècle. Il disait :  «   Ils ne savaient pas que c'était impossible; alors ils l'ont fait. ».  Maintenant, je suis convaincu. On peut le faire.

Tout le monde connaît la situation sociale et financière des familles en Tunisie. Quelques privilégiés, certes, mais très minoritaires, et une quasi-majorité qui peine à joindre les deux bouts ! Inutile d’étaler les raisons qui ont contribué à la pauvreté de ces gens. Ils sont dans le besoin. Mais ce n’est pas une mission de sauvetage que je propose à ces gens. Non. C’est de leurs enfants qu’il s’agit. Alléger le fardeau des frais de scolarité. Une priorité parentale : la réussite scolaire de leur progéniture. Une obsession de tous parents. Mais cela    a un coût et beaucoup d’investissement. Pour certains, cela constitue un frein à l’épanouissement de son enfant. Pourtant, les moyens existent et les solutions sont à portée de mains.

La communauté tunisienne vivant à l’étranger _ Europe, Pays du Golfe, Etats-Unis… _ est estimée à 800000 âmes. Ils sont ouvriers, cadres, entrepreneurs, chercheurs, juristes, médecins, artistes, étudiants, etc. Sur la base de 80000 personnes (soit 10 % de volontaires), chacun participe avec la somme de 5€/mois (60€ par an), on obtient la bagatelle de 4 800 000 €/an… Je laisse le soin au banquier de faire la conversion en dinar tunisien. On peut déjà multiplier cette somme par deux.

De quoi assurer une bonne scolarité dans de bonnes conditions. Des locaux remis à neuf. L’achat de fournitures scolaires, le goûter, un titre de transport à l’année…

L’argent n’a de valeur que lorsqu’il sert à servir une cause. Mettre à l’abri du besoin sa famille, par exemple. Mais cet argent perd de sa valeur quand on le dilapide…

Même si les loisirs et les attractions font partie de notre quotidien, régler une addition dans un restaurant après un bon repas n’a pas de conséquences sur le portefeuille, car, machinalement, il y a toujours quelques pièces bien enfouies dans les poches qui nous permettent d’honorer ce repas.

Il y a quinze jours, j’étais avec un ami dans un bistrot en train de boire un café. Parler de tout et de rien. On me présente la note. Je tends un billet de 5€ pour les 2 cafés. Le garçon me rend la monnaie (10 centimes)…

Quelques jours après, dans le même bistrot, j’étais à table avec le même ami, mais la montre indique 20 heures. On prend 2 cafés. Et là l’addition a fait un bond ! C’est 7€. Le tarif après 20 heures ! Heureusement, c’était au tour de mon ami de régler (Ah ! Ah !) .

Je plaisante ! Mais c’est la réalité ! Alors, courageux Tunisiens, mettez la main à la poche, et foncez pour propulser l’école primaire tunisienne au premier rang des nations civilisées. Oh que c’est possible ! Ce n’est pas de la folie.

« Seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde y parviennent. »  C’était le slogan d’Apple au moment de tenter l’aventure. On connaît le résultat.

  Merci pour eux !

Ahmed Naoui