Tunisie : la crise

Obsèques du militant Chokri Belaïd, figure de l’opposition tunisienne.

ATTENTION, DANGER !

La date du 6 février 2013 restera dans le cœur des Tunisiens libres et démocrates comme un jour sombre de l’Histoire de la Tunisie.  Chokri Belaïd, 48 ans, figure de l'opposition de gauche et secrétaire général du Mouvement des patriotes démocrates, a été assassiné en sortant de chez lui, à El Menzah-6, en banlieue de Tunis.  Atteint de plusieurs balles, dont une balle en pleine tête, il succombe à ses blessures à l’hôpital Ennasr. Assassinat politique ? En tout cas, tout désigne ce crime.

Le militant Chokri Belaïd était très critique envers le gouvernement actuel, dirigé par le parti islamiste Ennahda. Suite à cet assassinat,  le Premier ministre tunisien, Hamadi Jebali, grande figure d’Ennahda, a dénoncé un «acte de terrorisme» contre la Tunisie , promettant de tout faire pour que le tueur soit arrêté rapidement. «Le meurtre de Belaïd est un assassinat politique et l'assassinat de la révolution tunisienne. En le tuant, ils ont voulu le faire taire», a ajouté Jebali. Le président tunisien Moncef Marzouki a écourté une visite en France, où il s'était rendu pour une réunion au Parlement européen.

Manifestations nationales

A l’annonce de la mort, des manifestants ont envahi les principales artères du pays pour crier leur colère contre Ennahda, responsable à leurs yeux de ce crime.

Ces foules scandaient des slogans contre le parti islamiste Ennahda qui dirige le pays, et contre son chef Ghannouchi. Un rassemblement s’est formé devant le ministère de l’Intérieur, situé sur l’avenue Habib Bourguiba, lieu traditionnel de mécontentement populaire. Ces foules chantaient l’hymne national  « Houmat el Hima ».

Se répandant comme une traînée de poudre, la nouvelle de l’assassinat a gagné les grandes villes du pays : Gafsa, Kasserine, Béja, Bizerte et Sidi Bouzid (berceau de la révolution tunisienne). A chaque fois, le même scénario, au chant de « Houmat al Hima » et au cri de « Allah Akbar », les manifestants ont voulu dénoncer l’assassinat du militant martyr, Chokri Belaïd.

Nous voici revenus au temps des heures noires de la Révolution ! Avec des morts et un deuil national. Car ce n’est pas une victime, mais deux victimes, avec la mort d’un policier, mort dans l’exercice de sa mission…

Où va la Tunisie ? Où va ma Tunisie ?

Douleur et incertitudes

Ma douleur est immense. Et l’avenir risque d’être encore plus douloureux. A moins que la sagesse et la raison l’emportent. En effet, une semaine après la mort de Chokri Belaïd, et les interminables débats à la télé et les confrontations d’idées entre les députés et autres personnalités politiques, on est (le peuple) en droit d’exiger la vérité.

Le Premier ministre, Hamadi Jebali, a déjà menacé de démissionner, réclamant un remaniement d'ampleur. Reste au parti Ennahda et aux autres partis, de ne pas s’y opposer. Ainsi, on se dirigera vers un nouveau gouvernement de technocrates sans étiquettes politiques ou religieuses…

C’est une avancée. Il s’agit d’abord de sortir le pays de la crise. L’intérêt national restant au-dessus des intérêts des uns et des autres.

Un pays au bord du chaos !

Notre pays est au bord du chaos. Le monde entier nous regarde. On nous parle d’échec de la Révolution, d’incompétence, de clans, etc. Il est temps d’analyser la situation « froidement ». De voir ce qui a marché, et surtout ce qui n’a pas marché. Car, il est évident que le gouvernement actuel a échoué. Il y a un bilan, et ce bilan est catastrophique. Certes, tout a pris du retard, mais certaines priorités ont été négligées ou mal gérées : chômage, pauvreté, insécurité.

J’ai suivi avec intérêt les déclarations des uns et des autres. Sans être membre du parti Al Joumhouri, je trouve leur réaction claire, car ce parti est pour un gouvernement de salut, dans l’intérêt du pays.

A la lecture de la déclaration de Maya Jeribi, secrétaire générale d’Al Joumhouri, j’ai trouvé des points d’accord avec mes convictions.

« L’initiative du chef du gouvernement appelant à un gouvernement de compétences ne peut réussir que si elle est appuyée par toutes les parties prenantes de la scène politique. Nous saluons cette initiative de former un nouveau gouvernement de gestion des affaires courantes qui rejette la violence politique et qui renforce l’économie… Ce sera un gouvernement de sauvetage et vu la délicate situation politique, économique et sociale en Tunisie, nous croyons que cette initiative doit faire l’objet d’un dialogue national… »

Un gouvernement de technocrates

Certes, c’est un travail herculéen, et un défi gigantesque, mais nous sommes « la Tunisie », le pays aux 3000 ans d’Histoire, nous saurons rebondir, Inch’Allah.

Méfions-nous des dérives qui peuvent nous conduire à la catastrophe.

L'épisode relatif au retrait du drapeau national à la faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de La Manouba a suscité l’indignation et une condamnation unanime Tous les partis politiques ont condamné cet acte criminel.

C’est  un outrage à l’un des symboles de la souveraineté et de l’identité nationale.

Je dis : « Attention, nous avons franchi la ligne Rouge ! » Et les dérives peuvent nous conduire à la haine et à la division.

Ahmed Naoui

Commentaires

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