Unité d'abord

Sans aborder les origines de notre peuple et les incessantes vagues agitées par l’Histoire, les Tunisiens, malgré leur différence _ arabes, berbères, chrétiens, juifs, etc. _ appartiennent à un seul peuple et obéissent aux mêmes couleurs du drapeau. Par conséquent, ils sont liés par la nationalité et unis par un Destin commun.

Il y a les Tunisiens de souche, ceux qui résident et travaillent en Tunisie. Il y a les autres, ces Tunisiens qui vivent et travaillent en Europe, et tout particulièrement en France. Car c’est des immigrés tunisiens et des franco-tunisiens qu’il s’agit. Cela reste valable pour les exilés dans les pays du Golfe, etc. Ils sont de niveaux variés et différents. Il y a les manœuvres, les cadres, les scientifiques et les anonymes. Mais Ils se présentent tous comme des Tunisiens. A cela, on greffe le mot « immigré ».

Il s’agit en effet de cette main-d’œuvre « étrangère » qui, une fois par an, répond à l’appel du pays pour passer ses vacances parmi les siens, restés au pays. La Tunisie. C’est la rencontre entre les locaux et les « visiteurs » qui se perpétue d’été en été, et dure deux mois : juillet et août. Une période de cohabitation désirée par certains, et malheureusement non souhaitée par d’autres. Durant ces soixante jours, tout le pays vit au rythme de ces visiteurs. Tous les secteurs seront mobilisés ; administrations, banques, bâtiment, hôtels, commerces, restaurants, et autres domaines de loisirs… Ce qui est en somme une bonne chose pour l’économie locale.
Mais il y a des attitudes qui ne sont pas du goût des « locaux » qui jugent ces immigrés arrogants, étalant au grand jour leur richesse (parfois artificielle).

La barrière de la langue qui crée des malentendus et même des moqueries !

En France, les Tunisiens suivent les programmes en langue arabe de la télévision tunisienne. Personnellement, J’ai été frappé lors d’un débat politique par un accrochage entre deux élus. L’un parlant l’arabe, l’autre, une femme, parlant le français. Le premier reprochant à la deuxième de ne pas parler l’arabe. L’échange est vif.

La Tunisie d’aujourd’hui possède une double culture. Il faut l’accepter, même si nos références tiennent dans la langue arabe. Une belle langue, celle du Coran. Alors, ne blâmons pas celui qui a passé plusieurs années en France, et y a suivi toute sa scolarité, obtenu des diplômes français, vécu dans un environnement français. Quand il retourne chez lui, en Tunisie, il a besoin de se sentir, enfin, chez lui, entouré de sa famille. Alors, ne laissons pas les mauvaises pensées nous aveugler et soyons patriotes !

Avec le temps, on accumule de l’expérience. Le pont qui relie la Tunisie à la France, je l’ai traversé à plusieurs reprises, dans les deux sens. Baigné dans la culture arabe (école coranique, collège et Institut… à Tunis), j’ai poursuivi mes études à l’étranger, en France. Un parcours classique et une maîtrise des deux cultures. C’est le bagage idéal pour pouvoir voyager.

2011-2012 sont deux années que l’Histoire retiendra. Elles ont changé la face de la Tunisie et donné beaucoup d’espoir à notre peuple. Alors, soyons dignes de tous ces hommes et femmes qui ont sacrifié leur vie pour un avenir meilleur. Pour une Tunisie démocratique, prospère et forte.
Tous unis !
Vive la Tunisie